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31 Jan 2020

Convertissez vos proches à l’eau libre en douceur

Se lancer en eau libre n’est pas chose facile. Le passage de la piscine au milieu naturel est pour beaucoup source de crainte. La température de l’eau, le manque de visibilité, la vie sous-marine… Les raisons pour ne pas franchir le pas sont nombreuses. Pourtant vous aimeriez pouvoir partager votre passion pour l’eau libre, et réussir à convaincre vos proches de vous suivre. Pour vous aider dans cette démarche et les accompagner dans la transition, attardons-nous quelques instants sur les principaux éléments bloquants. En route pour le grand saut.

La préparation en piscine est bien sûr essentielle avant de se lancer en milieu naturel. Pour preuve, les entraînements en bassin représentent une partie importante du quotidien des nageurs eau libre de haut niveau. Dans un article de décembre, nous expliquions d’ailleurs que beaucoup de spécificités techniques eau libre peuvent être travaillées en piscine durant l’hiver.

Sans parler de drafting ou de respiration tête haute, ce n’est pas tout à fait le sujet ici, nous ne saurions trop vous recommander de passer du temps en piscine avec vos proches, afin à minima de travailler leur condition physique et/ou qu’ils s’aguerrissent aux techniques de base de l’eau libre : apprendre à faire du surplace, à faire la planche, à s’orienter ou à nager droit par exemple. Ceci étant dit, la pratique en piscine, aussi importante soit-elle, ne préparera jamais un nageur à faire face, et vous le savez bien en tant qu’amateur d’eau libre, à toutes les éventualités qui peuvent survenir en pleine nature. Aussi, pour vous aider à rassurer vos proches, voici les principaux écueils et comment les anticiper.

L’absence de mur. Finalement, une piscine aussi grande soit-elle n’est qu’une baignoire remplie d’eau. Au contraire, nager en milieu naturel revêt un caractère beaucoup moins sécurisant. C’est le prix de la liberté et des grands espaces. Dès lors, l’absence de point fixe sur lequel s’accrocher en cas de coup de fatigue peut devenir un problème. D’où l’importance de porter un intérêt à la condition physique du nageur qui vous accompagne, qui doit être capable si nécessaire de rejoindre la rive sans trop d’efforts.

Nager en milieu naturel n’est pas dangereux à condition que certaines dispositions soient prises. Anticiper les problèmes et n’exposez pas vos proches inconsidérément. Ne poussez pas leurs limites trop loin. Car n’oubliez pas que la fatigue ou le froid ne sont jamais très loin. Lors de vos premières sorties, préférez peut-être rester à proximité du rivage ou faites-vous accompagner d’une embarcation. Proposez-leur d’observer et de suivre les conseils de nageurs expérimentés. Équipez-les d’une bouée eau libre. Et prévoyez de quoi les réchauffer à la sortie de l’eau.

Anticiper les questions de sécurité, rassurera à coup sûr les néo-pratiquants. Les vagues, la pluie, le vent, le soleil, le froid font certes partie du jeu. Néanmoins, ils peuvent vous plonger dans une situation inconfortable, voire dangereuse, et vous devez apprendre à les anticiper. Tel un guide de haute montagne, apprenez à évaluer les risques et à ne pas vous aventurer s’ils sont trop importants. Et rappelez-vous : en milieu naturel, c’est vous qui devez vous ajuster à la nature et pas l’inverse.

La température de l’eau. En tant qu’organisateur, la question de la température de l’eau nous est posée régulièrement. Et à juste titre. Car nous ne réagissons pas tous de la même manière dans une eau froide ou fraîche, et nos capacités peuvent être plus ou moins rapidement altérées dans ces conditions. Alors si les nageurs expérimentés se posent la question, pourquoi la température ne devrait-elle pas être un problème pour les néophytes ?

C’est d’ailleurs le plus gros frein au passage de la piscine, où l’eau avoisine généralement les 30°, au milieu naturel. Alors, même si à titre personnel vous ne craignez pas de nager en eau froide, mettez-vous à la place de ceux que vous voulez convertir à l’eau libre. Ne leur mettez pas de pression inutile mais au contraire encouragez-les. Pour commencer, fixez-leur des objectifs mesurés sur quelques mètres, et laissez-leur la possibilité de sortir s’ils ont trop froid. Les premières minutes seront sûrement les pires. Mais faites en sorte qu’ils ne lâchent pas. Car tout est question d’audace.

Proposez-leur des sessions régulières ou des douches froides à la maison : car plus leur corps sera confronté à l’eau froide, moins ce sera un problème pour eux et plus ils prendront de plaisir. Si, si ! Même si vous vous apercevrez avec l’expérience que cette question de la température est finalement beaucoup moins problématique qu’ils ne le pensaient au départ.

Le manque de visibilité. En dehors des périodes estivales lorsque les crèmes solaires brouillent la clarté de l’eau, la visibilité est normalement excellente en piscine. Au contraire du milieu naturel, où la situation peut être tout autre, ce qui est au passage n’est pas forcément, précisons-le, synonyme d’eau impropre.

L’incapacité à ne pouvoir voir le fond ou ne serait-ce que ses pieds est parfois déstabilisante. Pour autant, rassurez-les, en milieu naturel il est rare que ce soit le cas. Faites-en sorte qu’ils ne perdent pas pied, ils s’y habitueront. Surtout que le manque de visibilité n’a aucune incidence sur leur façon de nager. Expliquez-leur qu’ils n’ont qu’à se contenter de lever la tête pour s’orienter. Et proposez-leur de faire de temps en temps quelques mètres en brasse pour profiter du décor et de l’expérience.

Quant à la vie sous-marine, celle-ci n’est généralement pas plus dangereuse que les cheveux rencontrés à la surface de votre piscine municipale. La première fois qu’ils auront le sentiment d’avoir heurter un objet non identifié, leur sang ne fera qu’un tour. Avec l’expérience, ils apprendront à ignorez ces événements et à continuer leur route. Les poissons les éviteront de toute façon.

Prêtez juste attention aux méduses dont la piqûre bien que désagréable n’est généralement pas dramatique. Et assurez-vous qu’ils prennent des photos… pour partager ensuite leurs histoires de méduses avec d’autres nageurs.