« Il faut un petit grain de folie pour participer à une épreuve comme celle-là ! » Jean, grand vainqueur de notre concours revient pour nous sur sa participation à la 5e édition du Morocco Swim Trek (26 novembre au 1er décembre dernier), véritable aventure sportive et humaine dans un décor d’exception parmi les plus vierges du monde.

Car prendre la direction de la lagune de Dakhla, au sud du Maroc, loin, très loin des images traditionnelles de ce pays, aux confins du désert du Sahara, là où règne un subtil mélange d’une eau à 22°C et d’un air à 25°C toute l’année, c’est en soi déjà faire le pari d’une expérience inoubliable. Ajoutez à cela 4 jours d’épreuves fin novembre, quand les températures chutent sur la France métropolitaine, et 33 kilomètres de natation dans la lagune, et le projet n’en est que plus excitant. La suite, c’est Jean qui la raconte.

« La course à lieu à Dakhla au Maroc, au cœur du Sahara occidental, dans la lagune bordée par les dunes. Je me retrouve donc, fin novembre, face à 4 jours d’épreuves en eau libre dont le programme est finalement assez simple mais néanmoins chargé. L’objectif : boucler un circuit de 33 km dont la première étape de 6,5 km doit nous permettre de rejoindre l’île du Dragon. Le programme prévoit ensuite 8,5 km à travers la lagune jusqu’à la Dune Blanche, la perle de Dakhla, avant une troisième journée effrayante. De poétique, cette étape baptisé « L’envol des Flamands roses » n’en a sur le papier que le nom car c’est la plus longue avec un terrifiant 10 km (+3 pour ceux qui le souhaitent). Avant que la quatrième journée ne nous propose finalement de boucler la boucle en beauté par un « petit » 5 km.

Face à ce défi, les premiers jours me permettent de prendre mes marques, de reconnaître les environs et de faire connaissance avec les autres nageurs. Nous sommes près de 150, issus d’une quinzaine de nationalités, à prendre le départ cette année. À l’occasion de nos différents échanges, les anciens participants m’expliquent que c’est une organisation marocaine, et que l’ambiance y est beaucoup plus détendue que sur d’autres courses.

Preuve en est, l’union faisant force, dès la première étape je me retrouve à faire équipe avec un groupe de 3 autres concurrents. Thibaud est pompier professionnel. Il prépare la traversée de la Manche et a déjà participé à des épreuves du Championnat de France élite d’eau libre ; Florian participe quant à lui habituellement à des épreuves d’aquathlon au niveau européen et mondial et Alain est un habitué de ce type de course. Une jeune nageuse de l’équipe marocaine se joindra même également à nous. Au gré des courses, nous resterons ensemble et arriverons au terme de la dernière épreuve dans un mouchoir de poche. Je finis la course 6e du classement général, et 3e dans la catégorie « avec combinaison ».

Mais au-delà de ma performance et de ce résultat totalement inattendu, ce que je retiendrai avant tout, c’est la dimension humaine du séjour. Elle est à mon sens la raison pour laquelle cet événement est si particulier et a rendu sans aucun doute mon expérience encore plus exceptionnelle. Les participants viennent des quatre coins du monde, chacun d’entre eux étant présent bien sûr pour participer à une course, mais aussi avec l’idée de rencontrer, d’échanger et de partager avec des nageurs issus de culture différentes, avec des pratiques de la natation différentes, mais néanmoins des projets sportifs plein la tête.

Ce qui m’a frappé, c’est la mixité. Des recordmen du monde côtoient les amateurs, les valides, les personnes en situation de handicap, et les nageurs à la recherche de la performance ceux qui se sont fixés le défi de terminer et qui avancent à leur rythme… Et l’organisation est aux petits soins pour tous ces gens, d’où que vous veniez, qui que vous soyez. Il est facile de profiter des épreuves mais aussi du temps libre qui nous est offert en dehors de la course pour apprendre à se connaître. Au final, chacun prend sa place et y trouve son bonheur.

J’ai vraiment passé une superbe semaine marocaine et vécu une épreuve unique. J’y ai fait de belles rencontres tout en donnant le meilleur de moi-même. Alors si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à franchir le pas ! »

Le message est passé. Et pour ceux qui seraient tentés, notez que les inscriptions pour la 6e édition sont déjà ouvertes.